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Théâtre de la Bastille

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La Veillée


17 sept > 20 oct

Mercredi 3 octobre à 18h au Centre Culturel Suédois : Une rencontre autour et en compagnie de Lars Norén.

17 septembre au 20 octobre
à 21 h, dimanche à 17 h
relâche le lundi et le jeudi 20 septembre
Du vendredi 21 au dimanche 30 septembre tarif à 9 euros pour les moins de 30 ans.

Mercredi 3 octobre à 18h
au Centre Culturel Suédois et en partenariat avec Mouvement.



Une rencontre autour et en compagnie de Lars Norén animée par Gwénola David, prolongera l'entretien paru dans le n°45 de la revue Mouvement (en kiosque).
Pierre Maillet, metteur en scène de « La Veillée », actuellement au Théâtre de la Bastille, et Jean-Louis Martinelli, metteur en scène de « Détails » au Théâtre des Amandiers de Nanterre en janvier 2008 participeront à cette discussion.

Centre Culturel Suédois, 11 rue Payenne 75003 Paris 01 44 78 80 20 www.ccs.si.se
www.mouvement.net


Lars Norén // Pierre Maillet et Mélanie Leray, Théâtre des Lucioles

La Veillée

Mise en scène de Pierre Maillet et Mélanie Leray. Traduction Amélie Berg, éditions de l'Arche. Avec Pierre Hiessler, Mélanie Leray, Vincent Voisin et Valérie Schwarcz. Lumière Ronan Cabon. Décors et costumes Mélanie Leray et Pierre Maillet.

« [...] JOHN. Tu veux être jeune � pas vieux. Tu veux être de nouveau naïf, plein d'espoir et de confiance � pas cynique et stressé. Tu veux être émerveillé � pas désespéré. Tu veux t'embraser pour quelqu'un et quelque chose � pas sentir à quel point c'est perdu. Tu ne veux plus t'asseoir au bord du lit et attendre, le sac à la main [...] »
L. Norén

Il vitupère, provoque, agace, manipule, tour à tour odieux puis suave, mais toujours prêt à bondir comme une bête sauvage au moment où l'on s'y attend le moins. Ainsi est John, insaisissable, dérangeant, perturbant dans sa méchanceté d'homme blessé qui confesse sans ménagements ses penchants les plus troubles quand il ne les invente pas carrément pour effrayer la galerie et notamment son frère au cours d'une longue soirée de déballage copieusement arrosée d'alcool. La violence des mots est telle que l'on pourrait croire que l'atmosphère est au règlement de compte, mais le contentieux ne se situe pas là où on croit le deviner au premier abord. D'où la nécessité de cette nuit houleuse au cours de laquelle les héros, John et Alan vont descendre en eux-mêmes avec, à leurs côtés, leurs épouses respectives et, hors champ, les enfants de John dont on peut supposer qu'ils entendent tout ce qui se dit.
Telle est La Veillée du dramaturge suédois Lars Norén que mettent en scène Pierre Maillet et Mélanie Leray, un peu comme une suite à Automne et hiver du même Lars Norén que le Théâtre de la Bastille avait présenté en 2006 avec un très grand succès. « Plutôt que de suite, je parlerais de continuité, précise Pierre Maillet. La Veillée, on pourrait dire que ce sont les enfants sans les parents. Sauf que les enfants en question ont la quarantaine et qu'ils sont empêtrés dans des difficultés conjugales. » Précisons qu'un autre personnage est présent tout au long de la pièce, mais sous une forme un peu spéciale, puisqu'il s'agit de la mère des deux hommes réduite à l'état de cendres dans une urne. La crémation a eu lieu dans l'après-midi et c'est la mort de leur mère qui a amené les deux hommes à se revoir, car ils ne se parlaient plus ; leur dernière rencontre remontant à l'enterrement du père quatre ans plus tôt.
« C'est bien le thème de l'enfance qui est au centre de cette pièce, analyse Mélanie Leray. Une enfance problématique en l'occurrence comme souvent dans le théâtre de Noren et qui est cause des complications dont souffrent ces deux frères qui n'arrivent pas à construire une vie d'homme. » John est psychanalyste, raffiné, esthète, un tantinet snob, tandis que son frère ingénieur dans le bâtiment est plus terre à terre. Tous deux ont du mal à s'entendre avec leurs épouses et sans doute avec les femmes en général, comme on l'aura déjà compris en ce qui concerne John. « Mais attention, précise Pierre Maillet, la pièce est pleine de fausses pistes où nous entraînent les personnages et malgré la dureté du ton, le cynisme, la perversion, il y a aussi une dimension comique dans La Veillée. » Ce long voyage dans la nuit s'égare dans des zones impalpables, aidé par la boisson. On plonge dans la folie et l'onirisme au fil de dialogues tendus, nerveux, agités où il s'agit autant de parler pour éviter de découvrir la vérité enfouie que pour réussir enfin à se comprendre et à se réconcilier avec soi-même et partant avec les autres.

Le Théâtre des Lucioles présentera à la Maison de la Poésie du 2 au 13 avril 2008 DUETTO 5 de Leslie Kaplan et Rodrigo Garcia par Frédérique Loliée et Elise Vigier.

Production Théâtre des Lucioles, Echo Théâtre. Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne, le Conseil régional de Bretagne, le Conseil général d'Ille-et-Vilaine et la Ville de Rennes. La reprise du spectacle La Veillée est assurée par le Théâtre de l'Agora, Scène nationale d'Evry et de l'Essonne, le Festival d'Automne à Paris et Théâtre de la Bastille. En compagnie de l'Adami.
Le texte de la pièce est publié aux éditions de l'Arche.