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Théâtre de la Bastille

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Les Sonnets de Shakespeare


21 sept > 09 oct

Avec Norah Krief, Philippe Floris, Frédéric Fresson et Philippe Thibault

théâtre

Musical, le spectacle Les Sonnets de Shakespeare, présenté en ouverture de saison du Théâtre de la Bastille, est avant tout rythmique. Rythme du cœur de l’auteur qui bat et que l’on entend fort bien dans ses élans, ses hésitations, ses inquiétudes, ses déclarations. Rythme du corps de la comédienne Norah Krief qui répercute chaque intention des sonnets avec la précision discrète du bruit que fait la goutte d’eau qui tombe et qui résonne. Rythme toujours, dans la musique du compositeur Frédéric Fresson qui offre un répertoire musical éclectique. C’est un hymne à la vie, généreux en amour et soucieux du monde. En 1999, Norah Krief joue Henri IV mis en scène par Yann-Joël Collin au Festival d'Avignon, elle y chante trois sonnets, déjà sur les compositions de Frédéric Fresson. Le metteur en scène Éric Lacascade, puis aujourd'hui Richard Brunel, l'accompagnent dans son aventure. Elle, la messagère, « portée par la musique mais qui porte l'histoire » dit-elle. Une histoire qui raconte la vie de Shakespeare, sa rencontre avec un homme, son amour éperdu, sa passion amoureuse, puis la jalousie, la vieillesse et la sagesse. Écrire pour accomplir l'impossible, telle est la grande force des ces sonnets. Chanter pour mieux parler aussi, telle est la promesse de Norah Krief qui nous offre un spectacle jubilatoire. Elle nous emporte dans sa danse chantée et, sur scène, dans une mise en scène épurée, les forces sont vives, l'écoute des musiciens est un souffle vital. Ils sont trois : Philippe Floris (batterie, percussions, voix), Fréderic Fresson (piano, voix) et l'agile Philippe Thibault (basse, voix). Norah Krief chante Les Sonnets – une vingtaine choisie parmi les cent cinquante-quatre du recueil – comme si c'était son propre chant d'amour. Pascal Collin signe une adaptation et une traduction de toute beauté. La langue du poète est somptueuse, précieuse, imagée, polémique, violente, sensuelle, philosophique. Elle surprend par sa simplicité, sa clarté et sa modernité.
Aude Lavigne

« Fatiguée de ce monde je demande à mourir, 
lassée de voir qu’un homme intègre doit mendier 
quand à côté de lui des nullités notoires 
se vautrent dans le luxe et l’amour du public, 
qu’on s’amuse à cracher sur la sincérité, 
que les places d’honneur sont pour les plus indignes, 
qu’on offre des corps vierges à des désirs brutaux, 
qu’on couvre d’infamies le juste diffamé, 
qu’un fort devienne infirme au pouvoir du difforme, 
que l’art est bâillonné sous un règne arbitraire, 
que des singes en docteurs décident du génie, 
qu’un être simple et vrai est traité de stupide, 
que le bien asservi est esclave du mal...

Fatiguée de tout ça, je veux quitter ce monde 
sauf que si je me tue, mon amour sera seul.
 »
Sonnet 66, Shakespeare

Réalisation +

Direction artistique Richard Brunel Traduction, adaptation Pascal Collin Composition et direction musicale Frédéric Fresson Chant Norah Krief Batterie, percussions, voix Philippe Floris Piano, voix Frédéric Fresson Basse, voix Philippe Thibault Son Olivier Gascoin Lumière Kevin Briard Costumes Éric Massé Coaching vocal Myriam Djemour Réalisation costumes Dominique Fournier Remerciements à Marc Lainé et Olivier Balazuc.

Production de la création 2014 et production déléguée La Comédie de Valence, Centre dramatique national Drôme-Ardèche