Pays natal : identités et lignes de fuite

Gurshad Shaheman nous a proposé de célébrer « nos identités performées » tout au long de la saison, comme un fil rouge qui se décline notamment à travers trois journées.

Au moment d'imaginer cette deuxième journée, une réplique du spectacle Sur tes traces nous est restée en tête : « Qu’est-ce qui dit le plus de quelqu’un, l’endroit où il naît ou l’endroit où il meurt ? » demande Dany à Gurshad.
Cette phrase est venue faire écho aux mots de Paul B. Preciado dans un édito pour le journal Libération : « Je cherche une Constitution pour un peuple sans identité. Je ne cherche pas une nation, je cherche un réseau de vies possibles. »

Ces deux pensées remettent en cause l’idée que nous devons, individuellement et collectivement, être défini·es par une seule origine, une seule identité, un seul récit. Elles nous invitent à envisager nos existences comme des parcours complexes, faits de mouvements, de métissages et de récits pluriels.

Loin d'une vision trop uniforme de l'identité, cette deuxième Journée Écho du monde mettra en avant les diversités de nos appartenances et la force de nos collectifs.

Au programme :

De 10h à 13h : Un atelier de jeu animé par Gabriel Sparti autour du chœur
14€ / 12€ pour les détenteurices du Pass Navigo / Gratuit pour les abonné·es
Inscriptions auprès de Christophe Pineau

De 14h30-16h30 : Projection du film Ouvrir la voix d'Amandine Gay
La réalisatrice Amandine Gay donne la parole à des femmes noires issues de l'histoire coloniale, autant de visages, de trajectoires singulières, sensibles et révoltées. Véritable manifeste afroféministe et intersectionnel, ce documentaire revient d’abord sur l'expérience de la différence et la violence des discriminations, mais parle aussi d’art, de la pluralité de nos parcours de vies et de la nécessité de se réapproprier la narration.
Réservation auprès de l'accueil

17h-17h30 : Notes sur les français·es à l'aube du XXIe siècle de Joaquim Fossi (et un powerpoint)
Les Français sont une espèce humaine originaire d'une planète appelée Terre, vivant principalement sur un territoire appelé la France. Leur société semble valoriser des principes de liberté, d'égalité et de fraternité, qui ont guidé leurs interactions internes et avec d'autres espèces. Ils sont également connus pour leur créativité dans les domaines de l'art, de la cuisine et des sciences, contribuant largement à la mémoire collective de leur civilisation.
Réservation auprès de l'accueil

De 18h à 19h20 : Représentation du spectacle Heimweh / Mal du pays de Gabriel Sparti
Que peuvent créer théâtralement des corps suisses entrant sur scène ? Voici le point de départ du metteur en scène Gabriel Sparti. Mené par un quatuor d'interprètes jouant chaque soir avec de nouvelles identités improvisées, Heimweh nous offre la critique grinçante et drolatique d’un petit pays neutre, et plus largement d'une société où la correction et le consensus anesthésient les êtres, ne laissant plus aucune place aux aspérités ni au moindre débordement.

De 19h45 à 21h15 : Conversation « En finir avec le roman national »
Pour faire pays, devons-nous adhérer à un roman national qui fige le passé et ne glorifie que les héros ? N’est-il pas urgent de rappeler que l'identité nationale est une fiction, qu'un peuple aux contours fixes et immuables est un mythe, qu’un récit uniforme de l’Histoire étouffe notre richesse et notre créativité ? L’art a-t-il un rôle à jouer dans l’émergence d’autres narrations collectives ?
Participant·es : Laurence De Cock, Agnés Mateus, autres invité·es à venir.
Réservation auprès de l'accueil

À partir de 21h30 : Le temps d’une soirée « Ramène ta France », fêtons nos appartenances plurielles, avec joie et humour.
Et pour entrer dans la danse, Simon Roth et ses interprètes performeront Tous les français, une samba politique et cathartique.
Aux platines : Nabila Mekkid.
Réservation auprès de l'accueil